jeudi 24 mars 2011

Joies et… colère… de l’Uruguay


- Nos petits voisins sont là, près de nous, dans cette magnifique campagne uruguayenne.
- La petite maison est occupée et, pour notre plus grand bonheur, deux petits, Nicolas et Mélanie, animent maintenant notre quotidien. En peu de jours, ils nous ont adoptés et sont toujours « fourrés » chez nous. Nous commençons à leur inculquer un peu de français et à les aider dans leurs tâches scolaires. Les voici, dans le costume traditionnel uruguayen des écoliers, juste avant de les conduire à l’école de Pueblo Eden.
- Nicolas, 11 ans, est passionné d’histoire et est plus qu’enchanté de pouvoir utiliser notre ordinateur. J’en profite, je n’ai pas le choix, pour améliorer un peu mon pauvre « parlé » espagnol ! Mélanie, 4 ans, a commencé l’école ce mois-ci. Son vécu antérieur, plus que difficile, en a fait une enfant beaucoup trop mature pour son âge. La pauvreté de ses premières années et son milieu familial lui ont volé un peu de son enfance. Elle doit réapprendre à jouer, à vivre la vie sans subir les préoccupations des adultes et à rêver de princesses…
- Un jour, lorsque Yvonne lui demandait si son papa (« l’ex » de sa maman) s’occupait bien d’elle, elle répondit par l’affirmative en indiquant, argument majeur pour elle, que son papa lui donnait de la nourriture « propre » (comida limpia). Un peu étonnée, Yvonne lui demanda alors ce qu’était la nourriture « sale » (comida sucia). La petite répondit que la nourriture « propre » était celle que l’on achetait dans les magasins ! Il est aisé d’en déduire, et cela a été confirmé, que la nourriture «sale » est celle que l’on « récolte » dans les poubelles et que Mélanie en a goûté !…
- Je pense que cette anecdote, oh combien révélatrice, se passe de commentaires et devrait donner à réfléchir à beaucoup sur l’injustice profonde de notre société ! A trop vivre dans le confort et le bien-être, l’on oublie bien vite qu’il existe un monde parallèle, un monde de déshérités, un monde où le travail, bien souvent ingrat et pénible, ne nourrit même pas la famille, un monde discret, invisible pour les nantis, le monde de la faim, de l’inculture et du laissé pour compte. Le nouvel esclavagisme moderne !
- Les têtes des nobles ont été coupées en 1789 parce que ceux-ci avaient tant exploité le peuple et l’avaient réduit à tant de misères, que la révolte était inévitable. Peut-être, dans un futur plus proche que l’on veut bien le supposer, y aura-t-il une autre révolte tout aussi meurtrière ? Et ce pour exactement les mêmes raisons ! L’homo sapiens ne retient-il donc jamais rien ?! Lui, l’être dit supérieur !
- Pour la vieille Europe, n’est-il pas temps de penser, et surtout d’agir, dans le sens de la justice sociale, de remettre la valeur travail au dessus des « faire-savoir », non pas de reconstruire mais d’imaginer une forme nouvelle de société, plus juste, plus fraternelle, plus libre, où il n’y a plus d’exploitation de l’homme par l’homme, où tout un chacun est plus respectueux des ressources précieuses que nous offre Dame Nature ? N’est-il pas temps de renoncer à ces pseudo valeurs « libérales » qui sacrifient une majorité d’êtres humains pour le seul profit de quelques « dominants » ? N’est-il pas temps de rêver et de construire un monde meilleur où le bonheur de la communauté prime le misérable petit confort individuel et les ambitions démesurées de certains? Si tous ceux que l’on nomme « français » se donnaient la main et utilisaient leur bulletin de vote pour dire à tous ces ambitieux, ringards et cruels, en reprenant la formule des tunisiens : « cassez-vous », alors les choses bougeraient !
- Trop de faits démontrent bien que l’immense majorité de ces hommes dits « politiques » ne sont que des mégalomanes, centrés sur leur porte feuille et leur aura médiatique. Quelques uns/unes émargent du lot. Sachez donc les choisir, leur demander de VOUS représenter et de veiller aux grands principes républicains pour le bien de tout un peuple. VOUS avez le pouvoir, VOUS avez le choix, VOUS pouvez changer le monde, NOUS pouvons !…
- J’imagine à nouveau fort bien les commentaires qui achèveront la lecture de ce petit laïus… « c’est de l’utopie », « on ne peut rien changer », « on a pas le choix, les politiques sont tous pareils », « c’est comme cela depuis toujours, alors… ». J’imagine tout aussi bien les propos qui fuseront à mon intention et, par pudeur ou encore par dédain, je les préfère muets. Je considère et déclare avec fermeté que ces commentaires sont (seraient) à l’image même de la veulerie, de la bêtise, du summum de l’égoïsme, du conformisme bon teint. J’affirme qu’ils sont une insulte à l’intelligence humaine ! Tout est possible, il suffit de le vouloir et de ne prendre qu’un seul chemin : le chemin du bien, du respect, de l’éthique.
- Je terminerai en citant la maxime nationale uruguayenne : liberté, égalité, justice et solidarité. De beaux mots qu’il suffit d’appliquer…
CG

1 commentaire:

  1. Nath de Pontarlier24 mars 2011 à 11:26

    ...et pourtant dans certains pays ils se sont révoltés dernièrement... que font les Français, tu as raison : on ne fait rien ! J'espère qu'un jour on dira STOP et on arrêtera d'être des vaches à lait. Jusqu'où ira-t-on ?
    Amicalement

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