vendredi 18 décembre 2009

Clin d'oeil...

- Un de mes amis, lors d’une de nos dernières rencontres avant le grand départ, me posa une question un tantinet taquine, un « poil » provocatrice, mais, les vrais amis ne sont-ils pas là pour ça ?…
- « Dis-moi, Christian, tu fais preuve d’un peu de lâcheté, en quelque sorte, puisque tu aurais pu réaliser ton projet ici même !?… ». « Comment expliques-tu cela ?… ». « C’est un peu une fuite, non ? ».
- Deux réponses me vinrent spontanément à l’esprit :
o Au vu et au su de la réglementation « occidentale » et de ses contraintes, je n’aurais jamais pu initier ne serait-ce que le début de notre projet d’accueil d’enfants abandonnés.
o Au vécu de la vie en occident, nous n’aurions jamais eu les moyens financiers nécessaires à l’élaboration de ce projet. Tout en sachant, bien sûr, que la misère humaine existe bel et bien dans notre beau pays…et requiert autant de bonnes volontés que dans n’import quel endroit du globe.
- Etant d’origine suisse allemande donc un peu lent d’esprit et, de surcroît pas très doué, il me faut toujours du temps pour réfléchir et aboutir à des pensées plus fondamentales (mais pas nécessairement ambitieuses ou encore vraies…). Donc, après un peu de « méditation », je considère que ces deux réponses se résument à un seul mot : LIBERTE ! En effet qu’est-ce que la vraie liberté et comment la conçoit-on (selon mon humble personne, bien évidemment !) dans ce monde si matérialiste, si peu respectueux de la nature et de tout ce qui la compose ; si méprisant envers la communauté humaine ; si fondé sur l’égoïsme et l’injustice, si empreint de supériorité grâce à sa « modernité », à son avance technologique et pseudo-culturelle !
- Deux mots très médiatiques résument selon moi ces mauvaises valeurs portées par une majorité : « Libéralisme » et « Capitalisme ». Deux mots qui, au fil des décennies, conduisent lentement les foules vers plus de malheurs et élaborent doucement l’esclavage moderne (les faits révélateurs ne manquent pas, encore faut-il accepter de les voir !).
- L’immense majorité de mes concitoyens considèrent avoir la chance de vivre dans un pays « libre » et « démocratique », en pouvant, selon leur humeur ou encore leurs besoins, manifester en brandissant des pancartes, déposer des fleurs pour exposer leur si noble sensibilité voir leur sensiblerie « avancée », râler de belle manière sur tout de qui leur coûte, sur tout ce qui les gêne, exposer ostensiblement leur compassion apparente et gratuite, pérorer à « gauche » et à « droite » ou encore lire ou voir tout ce qu’ils veulent sans censure, acheter n’importe quel bien sans restriction ou interdiction, se soigner pour le moindre « bobo » (c’est la « sécu » qui paye !), se targuer de belle carrière, de performances, d’indicateurs de résultats, de finesse de management, de possibilités de voyage, et que sais-je encore…Le conformisme bon teint est de rigueur ( tous des crétins, pour étendre la pensée de A.Jacquard ?…) et gare à ceux qui osent remettre en question ces bonnes vieilles règles si confortables.
- Et, tout au fond d’eux mêmes, comment pensent-ils la Liberté ? S’ils en sont conscients, comment la définissent-ils et comment vivent-ils ce qu’ils ressentent profondément au regard de ce qu’ils vivent au quotidien ? Est-ce que, réellement, ils se sentent libres au regard de tous ces « bienfaits » exposés ci-dessus ?
- Je pense que la vraie liberté se vit au quotidien en éprouvant à chaque instant son environnement présent, en se remettant en question en permanence au travers du sens moral, de l’équité, de la justice et de l’éthique de vie. Je pense qu’il est simplement nécessaire d’être conscient de toutes les manipulations extérieures et de toujours se demander « pourquoi », « suis-je en accord avec ce que l’on me dit, avec ce que l’on m’impose ou encore, de façon plus générale avec le mode de vie communautaire ». Appliqué (très imparfaitement) à ma modeste personne, il s’agit là d’un « exercice » toujours très difficile et qui, bien souvent, tend à m’orienter vers les voies de la facilité alors que le vrai chemin passe toujours par l’épreuve nécessaire des difficultés (La bible ne dit-elle pas que seuls seront sauvés ceux qui emprunteront les chemins caillouteux alors que la foule suivra la grande voie et sera perdue ? Gandhi n’exprime-t-il pas la même pensée ? et tant d’autres sages n’ont-ils pas décliné ces mêmes propos ? ). On peut, dès lors, vivre au beau milieu des contraintes les plus fortes, au sein des « règles » les plus restrictives tout en se sentant libre en conscience, tout au fond de soi, sachant distinguer le bien du mal, en un mot s’accepter soi-même.

1 commentaire:

  1. Nath de Pontarlier22 décembre 2009 à 20:45

    Pour continuer sur ta lancée, je raconterais ceci :
    Connais-tu l'histoire de la grenouille ?
    La grenouille qui est plongée dans une marmite d'eau bouillante s'échappe à toute vitesse de cette mort certaine .
    Mais la grenouille plongée dans l'eau froide de la marmite s'y sent bien. L'eau chauffe gentilment et la grenouille s'y sent mieux et de plus en plus à l'aise jusqu'à ce que l'eau chauffe de plus en plus fort ... Mais quand l'eau bout, il est trop tard...la grenouille meurt ... ébouillantée ...
    C'est en fait la même histoire que la Société dans laquelle nous vivons : nous nous laissons "cuire à petit feu" en acceptant ce que nous dit le gouvernement et certaines de ses lois absurdes. Mai 1968 est bien loin ?!! Nous semblons nous complaire dans ces injustices : les riches s'enrichissent , les pauvres s'appauvrissent. Que faisons nous pour ça ? pas grand chose ; à part heureusement quelques associations qui luttent contre cette injustice ...
    Amicalement
    Nath de Pontarlier

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