vendredi 30 juillet 2010

« Le Loup et le Chien (J. de la Fontaine) et Ronchonneries à Onkaiujmar»…

- Deux tout petits événements m’ont incités à écrire, une nouvelle fois, encooooore !, quelques phrases décalées, impromptues et que vous trouverez certainement quelque peu farfelues.
- Le premier fut un réveil très désagréable vers trois heures du matin, réveil provoqué par un joli coup de vent et les prémices de pluies abondantes, le tout accompagné par des claquements de volets, de nos nouveaux volets, de cette merveilleuse invention sensée préserver notre tranquillité, comme tant d’autres modernités.
- Le second, fort opportunément lié au premier, acheva de me donner envie d’exprimer mes « ronchonneries » en lisant une fable de La Fontaine (vous devez penser que je retombe en enfance, n’est-ce pas ? et pourtant…) intitulée « Le Loup et le Chien ». Je vous épargne le texte complet et me contente de le résumer à ma manière (pour le cas ou, contrairement à moi, vous soyez de vrais adultes et donc que cette fable vous ait échappée lors de votre jeunesse…). En court, en très court, le Loup, maigre, pauvre, dépenaillé et toujours à court de nourriture mais sauvage et libre, rencontre un bon gros Chien bien nourri, vivant dans le confort et l’aisance mais domestique et assujetti. Le bon gros Chien, voyant le Loup si miséreux, lui conseille de venir vivre avec lui et ainsi pourrait-il bénéficier de tout ce confort. Le Loup, et on peut le comprendre, alléché par cette vie fastueuse, accepta de suivre notre toutou. En chemin, il remarqua une trace de collier sur le cou du chien et lui en demanda la raison. Celui-ci lui déclara qu’il vivait la plupart du temps attaché mais que ce n’était pas si pénible et que cela lui importait peu. La morale, donc la réponse du Loup, fut la suivante :
« Il m’importe si bien, que de tous vos repas
je ne veux en aucune sorte,
Et je ne voudrais pas même à ce prix un trésor ».
Cela dit, Maître Loup s’enfuit et court encore.
- Ces deux événements, conjugués à ma mauvaise humeur que j’ai, bien évidemment et injustement fait subir, un tout petit peu ?!, à ma tendre compagne, ont générés quelques pensées sur ce monde moderne, confortable et où l’aisance règne. En tout premier lieu, j’ai pesté contre ces maudits volets qui avaient eu l’audace de troubler mon sommeil et donc, avec une mauvaise foi plus que certaine, de râler sur leur installation, sur le fait qu’ils me cachent le lever du jour ou encore Madame la Lune, qu’il faille chaque soir et chaque matin les verrouiller dans un sens, et dans l’autre, et enfin que cela va m’obliger à réparer les fermetures de fenêtres qui sont fort récalcitrantes ! J’ai sans doute voulu oublier, dans ma très mauvaise humeur passagère, que ces volets nous protégeaient de la pluie, du vent et autres caprices de la météo.
- De fil en aiguille, ou plutôt d’aiguille en aiguille, l’histoire du collier du chien de Monsieur Jean de la Fontaine m’a donné à penser sur tout ce qui, de nos jours, pouvait s’assimiler à un collier et donc à une privation de liberté, à un asservissement, à une forme d’esclavage moderne. « Ben » oui ! je tente encore de philosopher, à ma main ou encore à ma plume ! Diantre que je suis vieillot, je dois dire à mon clavier !
- D’aiguille en aiguille disais-je, j’ai tenté de déterminer tout ce qui pouvait entraver ma quiétude, ma liberté et mon indépendance tant physique que spirituelle (toujours au sens large, cela va de soi !), tout ces petits « riens » qui piquent et qui nous enchaînent.
- Et la liste est longue et non exhaustive, et dans l’ordre chronologique de leur « avènement » : Les assurances, qui sont sensées nous assurer mais qui ne me rassurent guère. Souci de paiement et d’échéances, de mise aux normes de la maison afin que le contrat soit peut-être respecté. Installation de grilles, de serrures en tout genre, de cadenas et enfin d’alarmes, le tout lui aussi sensé protéger nos « biens » des voleurs potentiels. Quasi obligation de tout fermer chaque soir. Je ne peux même plus aller pisser (veuillez m’excuser pour ma crudité) au dehors, au clair de lune, sur mon arbre préféré, le cul à l’air, sans avoir à déverrouiller, à « reverrouiller » et ainsi réveiller la maisonnée ! Je citerai aussi la très, très, longue liste d’objets en tout genre qui ne servent pas ou peu si ce n’est pour la « déco » mais qui occupent une place non négligeable et qui sont à déplacer pour toute action et à dépoussiérer fréquemment. Je vous fais grâce de tout ce qui a complété mon cheminement de pensée mais, au bout du compte, je constate que nous prenons un plaisir un peu « sado » à nous mettre nous même des colliers et que nous ressemblons fort au chien de cette belle fable. Je crois, malgré tout, que, viscéralement, je reste un loup, maigre, affamé mais libre. Dans notre vie uruguayenne bien plus simple qu’en France, je (peut-être bien nous !) commence à percevoir avec plus d’acuité la multitude de colliers qui pendent au cou du genre humain et qui contribuent ainsi à son malheur et à sa perte. A méditer…
- Fort heureusement, ce vendredi 30 janvier(eh oui, pour moi l’hiver ne se conjugue pas en juillet/août…), jour de pluie intense, j’ai enfin pu et voulu réparer la machine à café. Cela faisait une semaine que nous étions privés de cette délicieuse et indispensable boisson, rendez-vous compte ! Et ça marche…
Bien le bonsoir à vous tous et vive la simplicité de vie…
CG

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