jeudi 6 mai 2010

La nouvelle Chère souris des champs…

- Lorsqu’une souris des villes envisage de quitter sa cité, il est sage de l’avertir que la vie des champs est pour le moins très, mais alors très, très différente de ce qu’elle a toujours connu dans l’une ou l’autre des cités qui l’ont vues grandir. Grandir, tel est bien le mot à utiliser lorsqu’on veut lui expliquer toutes ces différences. Ce fut fait, bien fait et, en toute modestie, selon moi qui suis un rat des champs pas très fréquentable, fait d’une façon assez complète. Mais, comment imaginer un tableau dont les couleurs nous sont inconnues ?… Quand bien même on en a entendu parler, ou plutôt ouïe dire, quand bien même, au cours de promenades champêtres et bucoliques, ou encore tel le chaperon rouge en cueillant des champignons, on a pensé tout avoir vu et donc tout su, la nature des champs échappe quelque peu à toutes ces belles petites souris. Les habitudes sont là et bien prises. Si bien prises qu’il est difficile voire impossible d’imaginer une autre réalité ! C’est d’ailleurs bien là le problème de tout groupe, de toute « civilisation », de toute société qu’elle soit animale, végétale et bien sûr humaine. Certains chercheurs ont même appelé ces « habitudes » le syndrome de la souris. Ma Souris ?… On peut même appliquer ces propos aux idées politiques, religieuses, parfois philosophiques ( lorsqu’elles sont mauvaises…), aux coutumes gastronomiques, rituelles, sportives, professionnelles, juridiques, légalistes et j’en passe… Bref l’immense majorité des être vivants vivent leur vie en circuit fermé !.
- A l’opposé de ce que certains peuvent bien claironner, rendez grâce aux libertaires, aux « anar » de tout crin, aux philosophes dérangeants, aux contestataires de tout poil, aux libres penseurs, aux opposants, à ceux qui cherchent en tentant de sortir de ces frontières si sclérosantes ! Ce sont eux qui font que le monde avance, parfois, un peu !
- Donc, voici ma tendre et aimée souris des villes qui a suivi son rustre rat des champs. Si je compte bien, cela fait maintenant un peu plus d’un mois que tout est devenu champêtre, rustique, imprévu, et tellement alarmant pour une souris qui n’a connu que le quotidien faussement douillet des cités. Plus question de mener sa tanière comme par le passé ! Plus question de s’attacher au petit détail qui fait tache dans un univers « presque » parfait ! Plus question de se baigner dans la superficialité ! Plus question de se créer de petits soucis en les faisant passer pour de grands drames ! La réalité devient alors essentielle, vitale. Le bonheur n’est présent qu’en laissant le temps au temps, en étant humble devant les tâches à accomplir. Il devient impératif de ménager ses forces pour mieux continuer le lendemains et tous les lendemains. Le corps est gourd le matin et las le soir. Mais l’esprit est serein.
- Je pensais bien, bien des mois auparavant, que les qualités de fond de ma tendre souris permettraient d’aborder cette nouvelle vie des champs sans trop d’appréhension. Mais comme le diraient nos anciens, c’est à la forge que l’on voit le forgeron et ils avaient, ils ont toujours bien raison. Je dois reconnaître que la transformation a été plus rapide que je ne le supposais. Ma souris des villes est devenue, enfin presque, une souris des champs. Dès lors notre couple de vieux rongeurs peut, dès lors, aborder le futur avec aisance et rêver, imaginer de tout son saoul… et, toujours ce bon syndrome d’habitudes, ma souris n’est pas tout à fait consciente de son évolution…
CG

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