jeudi 13 mai 2010

Les vaches et les fleurs…

- J’ai choisi, comme toujours, une petite chienne. En la regardant jouer et en participant, bien sûr, je me suis demandé pourquoi ce choix était toujours le même ! Que des femelles et je ne puis me contraindre à prendre un autre chemin. Pourquoi ? Après une réflexion très courte, à ma mesure, je me suis dit que je devais être un peu masochiste, un peu con en somme, et plus que certainement amoureux de la beauté, de la beauté sous toutes ses formes quitte à en pâtir, quitte à endurer un peu, beaucoup, pas assez ? Je suis resté pantois devant les grâces toutes féminines de ma chienne. Charmes majeurs dégagés par cette jeune beauté, douceur des mouvements, regards câlins, tortillements de danseuse.
- En fait, j’aime les fleurs. J’aime les fleurs pour leur parfum, leur grâce, leur tendresse et, en bon (ou mauvais ?) mâle que je pense être, j’ai toujours été et demeure sous la coupe de la beauté. Et le pire, ou le meilleur c’est selon, est que cette tendance qui peut paraître, aux yeux d’esprits étriqués, quelque peu perverse s’applique de même au genre humain.
- En citant à nouveau mon cher « Georges », mon intellect sait et a toujours su que derrière les fleurs pouvaient se cacher de jolies vaches (« une jolie vache déguisée en fleur »). Eh, ma foi, et une nouvelle fois, il avait bien raison. Mais, et grand Dieu mais, c’est plus fort que moi (bien que Dieu n’y soit pour rien, qu’il me pardonne!). Les attraits de la beauté, de la douceur et de la tendresse font de moi un vaincu par avance. Pour sûr, que ma vie a été belle, pour sûr qu’elle l’est toujours et pour sûr qu’elle le demeurera tant je m’entête dans mes passions, passions toujours sincères, toujours vraies, toujours fidèles.
- Néanmoins, parfois, de temps en temps, ces jolies fleurs peuvent devenir, sans trop forcer le terme, vénéneuses. Quelle terrible botte, lorsque la face cachée d’une rose se révèle par trop piquante. Dur coup de poignard quant le venin se met à sortir de si belles bouches. Horrible image qu’une langue caressante devenant vipérine.
- En écrivant cela, je me trouve plus qu’égoïste en refusant à ces fleurs le droit de devenir peau de vache. Qui suis-je, n’ai-je pas moi-même des mouvements d’humeur semblables ? Certes, une nouvelle fois pour sûr, je ne peux ni même ai le droit de voir le brin d’herbes dans la bouche de ces jolies vaches alors que j’oublie le tas de foin que j’ai dans la peau.
- Mais, que voulez-vous, ma nature est ainsi faite, je ne peux faire autrement que de les voir en fleur et en oubliant qu’elles peuvent se déguiser en vache. Et, tous comptes faits, je n’ai pas de regrets car j’ai beaucoup plus souvent eu à faire à des fleurs qu’à, et je rends grâce au destin, des vaches. Et, sur mon automne, la fleur reste fleur et a oublié qu’elle pourrait être vache. C’est peut-être moi qui ai grandi, c’est fort probable, grandi en sagesse, en tolérance, en patience… C’est peut-être pour cela aussi que dans le jardin de mon quotidien, ne poussent que des fleurs.
CG
Ps : Je veux rajouter, au cas ou quelques mauvais sires auraient l’esprit mal tourné ou encore qu’ils considèrent que leurs fantasmes sont monnaie commune, que lorsque je parle de passion, d’amour et de beauté, il ne faudrait pas, mais alors pas du tout, y voir une quelconque image un tant soit peu charnelle…Il est certain que nous avons toutes et tous des instincts qui élaguent souvent notre intelligence de cœur. Il est encore plus certain que les « habitudes » éducatives de notre société font passer ces instincts comme étant essentiels et à la base de toute velléité affective. Fort heureusement, avec l’âge, l’expérience, la réflexion et la méditation, la pensée pure passe bien avant tout autre forme de comportement. Nos vieux paysans disaient qu’il ne fallait pas mettre la charrue avant les bœufs ! Il ne faut donc pas mettre le désir charnel avant l’amour et le respect d’autrui. Je suis donc, et les bœufs avant la charrue, moi aussi et avec combien de plaisir, charmé par le cœur des roses. C’est peut-être sur ce point, entre autres, que notre « intelligence » devrait nous différencier des autres êtres vivants.

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